Nadal, Federer, Djokovic et... les autres
Rafael Nadal et Novak Djokovic se sont qualifiés dare-dare dimanche pour les quarts de finale de Roland-Garros avec une facilité qui a encore une fois illustré le gouffre creusé par les trois fantastiques avec le reste du peloton. Car, à moins que le Français Julien Benneteau ne crée l'une des plus colossales surprises de la décennie, Roger Federer devrait, lui aussi, rejoindre ses deux grands rivaux lundi. Entre la tête de série N.3, Djokovic, et la N.19, Nicolas Almagro, vainqueur lui aussi d'un local, Jérémy Chardy (7-6 (7/0), 7-6 (9/7), 7-5), il ne resterait plus en course que le seul David Ferrer, un joueur convaincu de son incapacité à troubler la hiérarchie malgré son dossard N.5.
"Mais moi aussi, je crois que ça va se jouer entre trois joueurs. Ils ont montré qu'ils étaient largement au-dessus des autres", avait dit l'Espagnol samedi, après être passé près de la sortie contre l'Australien Lleyton Hewitt. La situation était quasiment la même au tour précédent, puisque dans cette catégorie intermédiaire censée apporter du piment au tournoi avant le dernier week-end, seule la tête de série N.18, Paul-Henri Mathieu, avait survécu à la première semaine, à l'inverse des Nikolay Davydenko, David Nalbandian, Andy Murray, Stanislas Wawrinka et autres Tomas Berdych.
Nadal roule à gauche
Mathieu, l'un des cinq huitièmes de finalistes français, dont trois ont déjà disparu dimanche, n'a jamais pu croire en la victoire contre Djokovic (6-4, 6-3, 6-4). Dans les rares moments où il a été menacé, le vainqueur de l'Open d'Australie a sorti la grosse artillerie au service (14 aces). Le Belgradois va maintenant affronter la révélation du tournoi, le Letton Ernests Gulbis, son ancien camarade d'adolescence à l'académie de tennis de Niki Pilic, en Allemagne. "Il me détruisait à l'entraînement. Je n'arrivais pas à gagner un match. Donc toute la pression est sur lui", a plaisanté Djokovic, qui sera évidemment le super-favori.
Nadal a été encore plus expéditif contre son compatriote Fernando Verdasco (6-1, 6-0, 6-2), le quatrième gaucher qu'il affrontait d'affilée, du jamais-vu en Grand Chelem. Comme l'année dernière, le Majorquin atteint les quarts de finale sans avoir perdu un seul set. En quatre matches, il n'a perdu que 22 jeux, soit moins de deux par sets. De tous ses adversaires, le plus gênant a finalement été la pluie, qui a encore interrompu son match dimanche après l'avoir contraint à jouer trois jours de suite en première semaine.